jeudi, avril 05, 2007

Démissionner en France

Pour terminer ma série de 3 articles en lien avec mon emploi que je terminerai prochainement, je vais vous parler de démissions.

Démissionner d'un emploi en France est loin d'être aussi facile qu'on le pense...et c'est loin d'être aussi facile qu'au Québec...bureaucratie oblige. Étant sur un contrat français depuis que j'habite en France, je me suis rapidement rendu compte des particularités du code du travail français.

En france, les syndicats sont très puissants. La plupart des sociétés appartiennent à des "branches syndicales" définies selon le type d'activité de chaque entreprise. Au sein de chaque branche syndicale, on retrouve au moins une convention collective. Cette convention définit les droits des salariés et les obligations des employeurs. Évidemment, cette convention s'ajoute au traditionnel code du travail français. Ainsi, les SSII (qui sont des sociétés de services et d'ingénierie informatique) font généralement partie de la convention collective Syntec qui définit, entres autres, les modalités de périodes d'essais, de démissions, etc. Elle définit aussi une échelle salariale minimale selon les types de postes possibles (classés par coefficients). Ainsi, en ce qui me concerne, mon contrat de travail stipule que je suis "ingénieur d'études et de développement - position 2.1, coefficient 115". En bon français, selon la définition de ce type de catégorie, je suis un ingénieur possèdant au moins 2 ans de pratique. Le coefficient 115 signifie que j'ai plus de 26 ans.

En france, le principe de syndicalisation n'a rien a voir avec ce que l'on a au Québec. Votre société peut effectivement posséder une convention collective. Des syndicats peuvent même être présents au sein de la société. Mais cela n'implique pas obligatoirement que tous les employés soient syndiqués (membres du syndicat). Ainsi, dans ma société actuelle, 5 syndicats sont représentés. Cependant, la majorité des employés ne sont pas même pas membres du syndicat (la cotisation obligatoire salariale n'existe pas). Néanmoins, certains employés (qui ont décidés d'être membres) agissent comme représentants syndicaux pour défendre les employés dans les réunions avec la direction.

En france, les employés possédant un CDI (contrat de travail permanent) ont une protection sociale énorme comparativement à ce que l'on retrouve en Amérique du Nord. Par exemple:

- Les congés de maladies sont nécessairement des congés payés puisque c'est la sécurité sociale (l'équivalent de la RAMQ) qui verse des indemnités à l'employeur pendant l'absence de l'employé.

- une entreprise ne peut vous licencier sans au moins 1 mois (3 mois pour les ingénieurs) de préavis ou d'indemnités.

- Un employé possède des heures de DIF cumulables pour effectuer des formations diverses dans le but de se maintenir à jour dans son domaine.

L'employé est protégé mais à l'inverse...un préavis de démission peut s'étendre jusqu'à...1 mois (3 mois pour les ingénieurs) ! On est loin des fameuses 2 petites semaines de préavis que l'on retrouve au Québec ! De plus, bureaucratie oblige, votre lettre de démission doit se faire en bon et dû forme par le biais d'une lettre recommandée avec accusé de réception (4,50 euros à la poste) ! Que se passe-t-il si un employé décide de ne pas respecter son préavis ? Et bien, selon les conventions collectives, la société peut se retourner contre l'employé fautif par voie judiciaire, via les prud'hommes, afin de lui réclamer des dommages et intérêts pour "préavis de démission non-respecté". Dans la pratique, très peu de sociétés vont jusqu'à cette démarche. Et dans la pratique, il est possible de raccourcir le préavis...tout étant dans l'art de la négociation.

En ce qui me concerne, mon contrat de travail mentionne que je fais partie de la fameuse convention collective syntec. Selon cette convention, mon préavis de démission est de 3 mois ! Il y a quelques semaines, j'ai annoncé ma démission à mon directeur de projet actuel, en lui demandant de pouvoir partir au bout 3 semaines de préavis, soit le 13 avril (tentative de raccourcir mon préavis). Une semaine plus tard, ma hiérarchie me donna une réponse: 5 sem de préavis ! Je quitterai Atos donc le vendredi 27 avril. Par la suite, vant je prendrai 2 semaines de vacances au Canada avant de commencer mon nouvel emploi le 14 mai !

1 commentaire:

barbara a dit…

si le preavis est si long c'est pour donner le tps a l'employe de trouver une nvelle job avant de se retrouver dehors.

C'est tellement dur-long de se faire embaucher en france que c'est pour ca qu'on a 3 mois chez son ancien employeur

super complique pour rien.

versus quebec: on peut se faire vite virer plus vite mais tout aussi rapidement embaucher.

Je trouve que le rapport au travail en France est super trop lourd pour rien car ds le fond ca stigmatise tout le monde dans un monde ou il faut etre tres reactif.